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Idées reçues

Les phénomènes d’inondation sont sources de nombreuses idées reçues. Ces opinions, pour la plupart très répandues, ont tendance à desservir notre conscience du risque. Revenons ensemble sur certaines de ces croyances !

Rien n’est moins sûr !

On entend souvent parler de crue « décennale » ou « centennale ». La définition est la suivante : si une crue a une « chance » sur dix de se produire chaque année, on dit qu’elle est « décennale », ou qu’elle a une « période de retour » de dix ans. De même, si elle a une « chance » sur cent de se produire chaque année, on dit alors qu’elle est « centennale », ou qu’elle a une « période de retour » de cent ans.

Par conséquent, sur une période très longue (plusieurs siècles), on observe en moyenne une crue décennale tous les dix ans et une crue centennale tous les cent ans.

Par exemple, si l’on observe la fréquence d’apparition des crues sur un millénaire (soit dix fois cent ans), on observera environ cent crues décennales et dix crues centennales.

Néanmoins, la répartition de ces crues dans le temps n’est pas régulière !

Par exemple, la Garonne a connu, dans le secteur de l’agglomération toulousaine, une crue de période de retour 5 ans en décembre 2021, puis une crue de période de retour d’environ 25 ans quelques semaines plus tard, en janvier 2022. En revanche, il n’y a plus eu de crue supérieure ou égale à la crue centennale depuis celle de juin 1875, soit quasiment 150 ans.

Enfin, les probabilités d’apparition des crues vont évoluer avec le changement climatique. La crue « décennale » d’aujourd’hui pourra être observée plus fréquemment, ou moins fréquemment, selon les régions du monde.

Pour en savoir plus sur l’impact du changement climatique sur les inondations dans l’agglomération toulousaine, rendez-vous sur la page dédiée.

Pas du tout !

La crue du 11 janvier 2022 a eu une période de retour d’environ 25 ans, soit une « chance » sur 25 de se produire chaque année.

Il s’agit donc d’une crue « modérée » à « forte », mais loin d’être « exceptionnelle ».

En l’absence de terminologie officielle pour classer les crues, nous proposons d’utiliser les qualifications suivantes :

  • Crue « fréquente » : période de retour inférieure à 10 ans
  • Crue « modérée » : période de retour de 10 à 25 ans
  • Crue « forte » : période de retour de 25 à 50 ans
  • Crue « majeure » : période de retour de 50 à 100 ans
  • Crue « exceptionnelle » : période de retour supérieure à 100 ans

Depuis la crue historique de juin 1875 (période de retour comprise entre 200 et 500 ans), la Garonne n’a plus connu de crue exceptionnelle, ni de crue majeure !

En effet, les plus fortes crues connues sur cette période ont été des périodes de retour 30 ans environ.

Le constat est similaire sur les affluents de la Garonne, qui ont néanmoins connu des crues majeures (Hers-mort et Touch en 1952, Ariège en 1977) voire exceptionnelles (Ariège et Louge en 1977, Lèze en 2000) au cours du XXème siècle.

Cette absence de crue majeure récente conduit à une minimisation du risque, qui reste pourtant bien réel.

Pas si sûr !

Lorsqu’on habite dans les étages, on a le sentiment d’être protégé de l’eau. Il est vrai que votre appartement ne sera pas directement inondé. Cependant, habiter dans les hauteurs et/ou très loin du cours d’eau, ne vous dispense pas de subir les effets indirects de l’inondation.

En effet, vous pourrez avoir beaucoup de difficultés à vous déplacer, que ce soit à pied ou en voiture (routes coupées, ponts impraticables) ou en transports en commun (les réseaux de métro, de trams et de train sont particulièrement vulnérables). Il vous sera donc difficile de faire vos courses, d’aller travailler…

Il se peut également que votre logement subisse des coupures d’électricité, de gaz, de chauffage, d’eau potable, ou d’assainissement pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Enfin, même si votre logement ne se situe pas en zone inondable, la maison de vos proches, l’école de vos enfants, votre lieu de travail le sont peut-être.

Pour en savoir plus, consultez la cartographie interactive.

C’est faux !

Les digues sont des ouvrages de protection permettant de réduire la fréquence de submersion d’une zone inondable.

Ces ouvrages sont dimensionnés pour protéger jusqu’à un certain niveau de crue. Ce niveau est généralement déterminé en fonction d’une analyse « coût-bénéfices » : le coût investit dans l’ouvrage doit être proportionné au nombre de personnes à protéger et aux dommages potentiels.

Ainsi, une digue protège rarement contre les crues exceptionnelles. Les digues de Toulouse sont un cas particulier, en raison des très nombreux enjeux concernés et de la mémoire marquante des crues dévastatrices de la Garonne dans les siècles passés.

Quel que soit le niveau de protection, il existe toujours un risque qu’une crue plus forte vienne submerger la digue.

De plus, les digues peuvent connaître des dysfonctionnements. Elles peuvent s’effondrer ou leurs ouvrages « annexes », comme les vannes, peuvent également dysfonctionner.

Enfin, certains ouvrages appelés « digues » n’en sont pas vraiment. En effet, ils n’ont souvent pas été construits dans les règles de l’art ou n’avaient pas pour objectif de protéger des vies et des bâtiments. C’est notamment le cas des « merlons », très nombreux le long des cours d’eau du pays toulousain. Il s’agit de tas de terre déposés en berge suite aux curages des cours d’eau lors des dernières décennies.

Le rôle des différents acteurs :

Les services gestionnaires des cours d’eau (syndicats de rivières, intercommunalités) ont pour mission :

  • D’identifier les ouvrages correspondant réellement à des digues ;
  • Puis entretenir, surveiller et exploiter ces ouvrages lors des crues afin d’assurer leur fonctionnement optimal.

Ces missions constituent une partie de la compétence GEMAPI.

Les maires, en tant que responsables de la sécurité des habitants de leur commune, doivent :

  • Informer les habitants sur les risques existants dans leur commune ;
  • S’assurer de la mise en sûreté des personnes situées en zone inondable en cas de crue menaçant les lieux où ils se trouvent ;
  • Faire respecter les prescriptions concernant l’aménagement et l’urbanisation en zone inondable.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page présentant les acteurs de la prévention.

C’est faux !

Les rapports du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) confirment qu’avec le changement climatique le manque d’eau va devenir particulièrement aigu dans les villes. Toutefois, la quantité d’eau totale sur Terre ne varie pas. C’est sa répartition qui varie. Certaines régions du globe deviendront plus sèches, d’autres plus humides. Et la répartition entre les trois états de l’eau (solide, liquide, gazeux) va évoluer. Le volume d’eau sous forme solide, notamment, va diminuer.

Les lois de la physique font qu’une atmosphère plus chaude transporte en moyenne 7 % d’humidité supplémentaire par degré de réchauffement. Une atmosphère plus chaude contient donc plus de vapeur d’eau. Ainsi, dans certaines régions, les cumuls de pluie pourront être plus forts sur des périodes plus courtes. Cela pourra engendrer des inondations plus fréquentes et plus intenses !

Enfin, l’élévation relative du niveau de la mer contribue à augmenter la fréquence et la gravité des inondations côtières dans les zones de faible altitude et à l’érosion côtière le long de la plupart des côtes sableuses.

Pour en savoir plus sur l’impact du changement climatique sur les inondations dans l’agglomération toulousaine, rendez-vous sur la page dédiée.

Pas si simple !

Vous ne serez indemnisé que si votre situation coche l’ensemble des critères ci-dessous :

  • Vous avez souscrit un contrat d’assurance couvrant les dommages aux biens (habitation, locaux professionnels, voiture).
  • Un arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle concernant votre commune est paru au Journal Officiel.
  • Vous avez déclaré votre sinistre auprès de votre assurance au maximum 10 jours après la publication de cet arrêté.
  • Vous avez transmis le maximum de preuves des dommages subis (photos, articles de journaux, etc.) ainsi que les factures des biens endommagés.

De plus, seuls vos biens directement endommagés par l’eau seront couverts ! Les frais de relogement et de déplacement, les pertes d’exploitation pour les entreprises, les dommages corporels… ne seront couverts que si les garanties de votre contrat d’assurance le précisent. Si vous ne savez pas ce que couvre réellement votre contrat, prenez directement contact avec votre assureur.