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Changement climatique : quelles conséquences ?

En synthèse

Les épisodes de pluie forte sont amenés à devenir plus fréquents et plus intenses dans l’agglomération toulousaine. À contrario, les sols deviendront globalement plus secs, en raison de plus longues périodes sans pluie, d’une moins bonne infiltration des pluies fortes et de l’augmentation de l’évaporation. Toutefois, un sol très sec peut entraîner un ruissellement plus important de l’eau de pluie qu’un sol moyennement sec.

Par conséquent, les épisodes d’inondation par ruissellement et par débordement des petits cours d’eau sont amenés à devenir plus fréquents et plus intenses, sans que l’ampleur de ce changement ne puisse être quantifiée à ce jour.

Ces épisodes sont généralement source de dégâts moindres (car plus localisés) mais sont plus dangereux pour la vie humaine en raison de leur soudaineté. Au vu du faible temps de préparation lorsque ces épisodes surviennent, il est indispensable de connaître les gestes qui sauvent : j’adopte les bons comportements.

En revanche, il n’est pas possible de conclure sur l’évolution des inondations par débordement des cours d’eau majeurs à ce jour, en raison de la complexité des processus en jeu et des nombreuses rétroactions. Dans tous les cas, les choix d’aménagement et d’urbanisme sont tout aussi déterminants pour l’évolution du risque inondation, à deux titres :

  • L’imperméabilisation des sols conduit à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations ;
  • La construction de bâtiments et d’équipements en zone inondable est la première source de risque !

La suite de l’article offre plus de détails pour mieux comprendre l’impact du changement climatique, ses nuances et ses incertitudes !

Un sujet d’actualité majeur, mais encore difficile à appréhender

Le changement climatique est un sujet revenant très fréquemment dans les actualités et dans les discussions, à juste titre au regard du défi que ses conséquences représentent. La première de ses conséquences, à savoir l’augmentation de la température moyenne de l’atmosphère à l’échelle mondiale, est très marquée et facilement compréhensible. Dans la région toulousaine et à l’échelle nationale, cette augmentation a été palpable ces dernières années.

En revanche, les très nombreuses conséquences qui découlent de l’augmentation de la température ne sont pas toujours facilement perceptibles ou compréhensibles.

De plus, l’impact du changement climatique est variable selon les régions et selon les paramètres étudiés. Il est également variable selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et selon l’horizon temporel.

De façon générale, les tendances sont une intensification des phénomènes extrêmes et un changement fort et rapide des conditions climatiques moyennes, impactant la santé humaine, l’économie et le fonctionnement des écosystèmes.

Néanmoins, pour mieux appréhender les différentes actualités relatives au changement climatique, il est nécessaire de se poser les questions suivantes :

  • Quel est le phénomène en question ?
  • À quelle échelle spatiale sont données les informations ? Mondiale, nationale, régionale ? ;
  • À quelle échelle temporelle sont données les informations ? Annuelle, saisonnière, journalière ?
  • Quel est le scénario d’émissions de gaz à effet de serre retenu ? RCP4.5, RCP8.5 ? ;
  • À quel horizon temporel est donnée l’information ? Milieu de siècle (2041-2071), Fin de siècle (2071-2100) ?

Enfin, les évolutions liées au changement climatique sont empreintes de fortes incertitudes. Ainsi, il est plus correct de parler de « fourchettes » de valeurs plutôt que d’une seule valeur.

Pour en savoir plus sur les conséquences du changement climatique à l’échelle locale, vous pouvez consulter :

L’impact sur les inondations dans la région toulousaine

De manière générale, on entend souvent que le changement climatique va entraîner une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations.

Toutefois, deux points importants sont à distinguer ici pour éviter les confusions :

  • De quel type d’inondation parle-t-on ? Débordement de cours d’eau, ruissellement, submersion marine ?
  • De quelle région ou pays parle-t-on ?

Nous proposons ici un décryptage simplifié des connaissances actuelles, au droit de l’agglomération toulousaine, afin de vous permettre de comprendre les phénomènes en jeu et les tendances d’évolution. Cette analyse s’appuie sur des projections sur la période 2041-2071, selon les deux scénarios d’émission les plus utilisés (RCP4.5 et 8.5). Elle sera amenée à être actualisée lorsque de nouvelles connaissances seront disponibles.

Pour rappel, l’ampleur des inondations dépend en partie de facteurs naturels, dont deux auxquels nous allons nous intéresser ici :

  • La pluviométrie ;
  • L’état d’humidité des sols.

Évolution de la pluviométrie

Un cumul annuel stable, mais une évolution de la répartition des pluies dans le temps

À l’échelle annuelle, le cumul de pluie devrait être stable, ou légèrement à la baisse dans la région toulousaine. Néanmoins, cette information masque une évolution de la répartition des cumuls de pluie :

  • Des variations saisonnières : les hivers devraient être plus humides, tandis que les étés devraient être plus secs. Pour les saisons intermédiaires il n’y a pas de tendance nette. La tendance actuelle serait plutôt d’une réduction de la pluviométrie au printemps et une augmentation en automne ;
  • Moins de jours de pluie, en particulier en été, mais des épisodes de fortes pluies plus fréquents et plus intenses.

Des connaissances partielles concernant l’évolution des pluies « intenses »

Pluies « intenses » : de quoi parle-t-on ?

Les épisodes de pluie désignés comme « extrêmes » ou « intenses » dans les études d’impact du changement climatique sont en réalité des épisodes relativement fréquents, qui sont observés 3 à 4 fois par an en moyenne ou, au mieux, une fois tous les 10 ans en moyenne (pluie décennale).

Ces études ne permettent donc pas de savoir dans quelle proportion les pluies plus rares évolueront. Or, la connaissance de ces pluies rares est indispensable pour bien appréhender l’évolution des inondations.

Pas d’information sur l’évolution des cumuls de pluie horaires

Les études d’impact du changement climatique caractérisent l’évolution des cumuls de pluie « intenses » à l’échelle journalière. L’évolution des cumuls de pluie « intense » à l’échelle horaire ou de quelques heures n’est donc pas quantifiée à ce jour.

Or, les inondations par ruissellement et par débordement de cours d’eau mineurs peuvent être engendrées par des pluies très courtes (1h ou moins).

C’est par exemple le cas des inondations par ruissellement à Tournefeuille en juin 2014, où l’épisode de pluie n’avait duré qu’une heure. Plus d’informations sont disponibles sur la page Caractéristiques et historique des inondations.

Pas d’information sur l’évolution de l’emprise spatiale des épisodes de pluie

À notre connaissance, l’évolution de l’emprise spatiale des épisodes de pluie avec le changement climatique n’est pas quantifiée à ce jour dans les études existantes. Autrement dit, nous ne savons pas si les pluies intenses tomberont sur des superficies plus grandes, plus restreintes ou identiques aux épisodes de pluies intenses actuels.

Or, l’emprise spatiale d’une pluie est déterminante dans la formation des inondations. En particulier, les grands cours d’eau ne connaissent des crues majeures que si la pluie est tombée en grande quantité sur la majorité de leur bassin versant.

Évolution de l’état d’humidité des sols

À l’échelle annuelle, un important assèchement des sols est attendu, pour plusieurs raisons :

  • Allongement des périodes sans pluie ;
  • Des pluies plus intenses qui ne permettent pas une bonne infiltration des eaux dans les sols ;
  • Une température plus élevée, favorisant l’évaporation et entraînant l’augmentation de la consommation d’eau du sol par les végétaux.

Comme pour l’évolution des cumuls de pluie, les variations seront différentes selon les saisons. Néanmoins, un assèchement des sols est attendu pour toutes les saisons, y compris en saison hivernale. Il s’agit toutefois d’une valeur moyennée sur plusieurs années, donc des périodes de sol saturé en eau resteront possibles.

Conséquences sur les inondations

Ainsi, deux phénomènes s’opposent à première vue : des pluies plus intenses, mais des sols plus secs. Toutefois, des sols très secs peuvent entraîner des ruissellements plus importants que des sols moyennement secs lorsque la pluie est forte.

Au final, que sait-on sur l’évolution des inondations ?

Les phénomènes de ruissellement et de débordement des petits cours d’eau devraient être plus fréquents et plus intenses.

  • Dans les zones fortement imperméabilisées, l’augmentation de l’intensité des pluies conduira inévitablement à une intensification des inondations ;
  • Dans les zones non imperméabilisées, la tendance est également à l’intensification des inondations, qui restera toutefois moindre et plus incertaine que dans les zones imperméabilisées ;
  • Dans tous les cas, si les épisodes de pluie sont plus concentrés dans le temps, les inondations seront plus soudaines et donc plus dangereuses pour la santé humaine.

Concernant les inondations par débordement des cours d’eau majeurs, il n’est pas possible de conclure sur leur évolution à ce jour.

Dans le cas des cours d’eau pyrénéens, dont fait partie la Garonne, l’évolution du manteau neigeux impactera également la fréquence et l’intensité des inondations. Nous pouvons retenir que :

  • La diminution de l’épaisseur du manteau neigeux aura pour effet une réduction des crues engendrées par la fonte des neiges ;
  • Des épisodes de neige abondante suivis d’un redoux rapide auront au contraire pour effet d’engendrer des crues importantes par fonte des neiges ;
  • L’augmentation de la température moyenne va conduire à un avancement de la période de fonte des neiges, influençant la saisonnalité des crues.

Le rôle majeur de l’aménagement et de l’urbanisme

Si le changement climatique est au centre de l’attention, il ne faut pas oublier que les choix d’aménagement et d’urbanisme sont déterminants pour l’évolution du risque inondation, à deux titres :

  • L’imperméabilisation des sols conduit à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des inondations ;
  • La construction de nouveaux bâtiments et équipements en zone inondable est la première source de risque !